Curiosité, dynamisme et autonomie, autant de qualités professionnelles dont les étudiants de l’Ecole d’Urbanisme de Paris ont fait preuve durant une semaine d’immersion dans les quartiers informels de la banlieue de Dakar (du 4 au 8.12.17). L’association urbaSEN, en partenariat avec le GRET, les a mandatés afin qu’ils élaborent une étude urbaine sur ces territoires situés en périphérie de la ville et en marge de sa planification formelle.
Ces jeunes étudiants ont préféré fouler le sable de la banlieue que celle des plages de la Petite côte pour découvrir la réalité de « l’En-ville » et écouter ses « marqueurs de paroles ».
Concrètement, leur mission durant cette semaine consistait à établir un relevé urbain dans le but de réaliser un état des lieux territorial de la commune de Medina Gounass. En plus de souffrir d’un manque de services urbains de première nécessité, cette commune doit faire face à un déficit d’études urbaines qui pourraient s’avérer être d’une grande utilité pour évaluer le coût des actions à mener en priorité et coordonner leur mise en œuvre à long terme.
Cette commande, au caractère didactique indéniable, a été par conséquent l’occasion pour les étudiants de se confronter aux réalités locales dans un cadre professionnel et de s’initier aux visites et enquêtes sur le terrain. Tout au long de la semaine, cette équipe transdisciplinaire et multiculturelle est allée à la rencontre des habitants, femmes, hommes, jeunes et enfants.
Leur démarche de travail s’est centrée en priorité sur l’humain, certainement la première unité de mesure de l’urbanisme à échelle humaine. Une démarche pertinente, ambitieuse mais aussi complexe qui mériterait probablement un temps d’immersion plus long. Néanmoins, cette courte et intensive session de travail sur le terrain les a poussés à réflechir rapidement et faire preuve de réactivité face aux évènements. Le manque de temps s’est alors transformé en un catalyseur d’actions, de micro synthèses et de remise en question. Durant toute cette semaine, ils ont exploré, fabriqué, testé, bricolé, adapté, des outils de participation citoyenne qu’ils avaient imaginés initialement sur un autre continent loin des réalités sociaux-économiques et culturelles de Medina Gounass.
L’intérêt de leur approche réside dans le fait qu’ils ont considéré le processus et le résultat comme les deux faces indiscossiables d’une même pièce. Une approche de travail résolument tournée vers un urbanisme participatif, une ville pour et par les habitants.
L’équipe d’UrbaSEN remercie chaleureusement l'ensemble des organisateurs, et en particulier les étudiants qui ont fait preuve, durant toute la semaine, d'une grande qualité d'écoute et d'une forte capacité d'adaptation. Nous sommes convaincus que leur maturité professionnelle leur permettra de finaliser cette commande sereinement, dans les délais, et de produire des documents et des réflexions de qualité. Bravo pour le travail déjà effectué, et tous nos encouragements pour celui qu'il leur reste encore à faire.