CONTEXTE D’INTERVENTION
Dans toute l'Afrique de l'Ouest, le taux de pauvreté élevé, l'urbanisation rapide et la fragilité de la démocratie font des villes en expansion des points de tensions majeurs pour le développement.
Les populations urbaines pauvres sont au premier plan de ces affrontements fonciers et du développement économique, alors que les villes ouest-africaines aspirent souvent à une vision de la vie urbaine « moderne » déconnectée des réalités nationales. Les populations urbaines pauvres, véritable moteur de la vie économique, sont souvent considérées comme une pollution visuelle qui ternit cette image ; des bidonvilles et des quartiers informels en marge des blocs de maisons formels, tandis que les commerçants informels encombrent les rues bondées et que les personnes vivant avec un handicap se retrouvent souvent réduites à mendier dans les rues pour survivre.
Face à de telles circonstances, les deux dernières décennies ont vu l'émergence des mouvements sociaux de défense des habitants des taudis et d'autres populations urbaines pauvres à travers l'Afrique de l'Ouest. Depuis les premiers à Lagos et Accra, il y a environ 15 à 20 ans jusqu'aux nouveaux mouvements émergeant au cours de la dernière décennie à Freetown, Monrovia, Dakar, Lomé, Cotonou et Port Harcourt.
Pour relever ces défis, JEI a de plus en plus recherché des opportunités d'échange avec des mouvements sociaux pairs et des ONG partenaires à travers l'Afrique de l'Ouest francophone, trouvant une résonance particulière et un intérêt mutuel dans de tels échanges avec Dakar, au Sénégal. La fédération sénégalaise des habitants des taudis et son ONG partenaire souhaitent tester et reproduire l'approche d'autonomisation juridique pour soutenir un mouvement social et pense qu'il y a des leçons importantes à tirer du contexte comparatif où les communautés urbaines pauvres de Dakar ont largement surmonté les grandes expulsions pour mettre en œuvre des projets de logement/rénovation à grande échelle, ainsi qu’un mouvement social dirigé par des femmes qui ont réussi à vaincre la religion et la culture patriarcale.
OBJECTIF GENERAL
Ce projet vise à améliorer la protection des droits des populations urbaines pauvres au Sénégal, grâce à l’approche d'autonomisation juridique de base pour relever les plus grands défis de justice auxquels ces populations sont confrontées.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
1) Établir les conditions pour rendre les stratégies d'autonomisation juridique et les activités complémentaires des mouvements sociaux plus efficaces pour créer un changement positif des systèmes au niveau communautaire et au niveau des villes ;
2) Renforcer la capacité des réseaux para juridiques communautaires à relever les plus grands défis de justice auxquels sont confrontées les populations urbaines pauvres grâce à la production d'outils pour des campagnes de plaidoyer stratégiques ;
3) Identifier et proposer des recommandations stratégiques pour améliorer grammes les pro d'autonomisation juridique pour les personnes vulnérables en milieu urbain.
ACTIVITES DU PROJET
Phase 1 : Un « apprentissage par la pratique » continu à travers la formation et la mise en place d’un réseau de para juristes interurbains.
Phase 2 : Une recherche action pour identifier les problématiques (à travers une enquête) et élaborer des pistes de réflexions (juridico politique) sur le thème “pauvreté urbaine et justice” à l’échelle de la région de Dakar.
Phase 3 : La diffusion des résultats au niveau national à travers différents réseaux, notamment la coordination avec les projets de recherche axés sur l'autonomisation juridique dans les régions du Sénégal et par extension dans celle de l’Afrique de l’ouest.
ZONE D’INTERVENTION
Région de DAKAR (par ordre de priorité Départements de Pikine, Guédiawaye, Keur Massar, Rufisque et Dakar).
DURÉE DU PROJET : 1 an (2023/2024)